LA LEGENDE DE PEPEZUC

Pepezuc

 C'est la statue que l'on trouve au bas de la rue Française, sur la place qui porte son nom, non loin de l'endroit où, encore au XVIIème siècle, tronaît une monumentale fontaine romaine ornée d'une statue colossale de 2,75 mètres représentant un apollon (dessiné dans le manuscrit d'Anne de Rulman daté de 1610 - que je n'ai pas encore réussi à trouver :( ).

Pépézuc représenterait l'empereur romain "Tetricus fils" (fin du IIIème siècle) qui fût chargé de la réparation de la voie Domitienne.
C'est une statue impériale d'époque romaine "à tête interchangeable" (la dernière tête aurait été se perdre à Montpellier en 1587...).

 Personnage de légende, héros biterrois par excellence, il est le type même du défenseur de la cité contre les envahisseurs.


 Lors des fêtes de Caritachs, au moyen-âge, la statue était habillée de papier doré, coiffée d'un chapeau tricorne, on lui dessinait des moustaches à l'aide de charbon. Jusqu'au XIXème, on pourvoit même Pépézuc d'un énorme phallus, tel qu'en atteste ce poème de Dame Bigorne en 1615 :

Je vous ai vu dans ma jeunesse
Plein de vigueur et d'allégresse.
Bien mieux : vous portiez en ce temps,
Là devant ces bien beaux pendants,
Si utiles aux courtisanes,
Comme aux cloches l'est leur battant..


 Tous les corps de métier, qui défilaient dans la rue Française, inclinaient tour à tour leur bannières devant lui. Puis femmes et enfants dansaient follement autour aux cris de : Vive Pépézuc !
Pendant ce temps, de multiples pièces de théâtre étaient jouées, sur le théâtre de la Citadelle, autour de son thème (visionner quelques pièces - format PDF - 4,8 Mo).

 L'original, en très beau marbre blanc, se trouve au Musée du Biterrois (sans la tête, bien sûr).
 La statue devait mesurer un peu plus de deux mètres : sa hauteur et les draperies dont elle est habillée présument la représentation d'un dieu, d'un héros ou d'un empereur.
La première allusion à son propos apparaît dans une chronique de Mascaro (XIVème) : "La peste éclata en 1348, près de la maison de Tarboriech, marchand, à coté de Pierre Péruc qui est en bout de la rue Française".
Pierre Andoque dit qu'en 1357 l'évèque Hugues de Rieux et le Sénéchal Arnaud de Montespan approuvèrent l'élection d'un chef militaire nommé "Monpézuc", qui avait déjà vaillamment défendu la ville contre les Anglais.
Selon Rulman, en 1628, la statue d'Hercule, appelée par le vulgaire, "Pierre Pézuc", est à l'entrée de la rue Française.
Ainsi, au fil du temps, la statue a été appelée "Pierre Pézuc", "Pierre Péruc", "Monpézuc" et enfin "Pépézuc".
Sans doute à cause des inscriptions sur le socle de la statue : IMP. P. ESV (traduis à ce jour par "Imperator Pius Esuvius).